En ces temps où d’immenses structures sociales et de modèles de
relations complexes entre la terre et ses habitants s’écroulent d’eux-mêmes
sans que nous ayons tous à intervenir à cette échelle planétaire, il se produit
dans notre petit univers immédiat, dans nos familles proches, dans nos
relations professionnelles, amoureuses et sociales, tout autant de destructions,
de départs, de pertes … de transformations en fait.
Car ce n’est que de cela
qu’il s’agit, des transformations puisque
ce n’est que la « forme » qui change, ce n’est que la matière ou l’aspect perceptible
par nos cinq sens (de 3e dimension) qui est touché. Nous n’arrivons
plus à mettre sur les relations qui se sont formées, en 3e
dimension, sur des bases de dépendance, de pouvoir, etc., une nouvelle étiquette
pour les définir puisqu’elles cherchent
à évoluer vers une forme que nous n’avons jamais connue auparavant. Toutes ces
relations sont appelées à s’autodétruire d’elles-mêmes. Bien que dans la
plupart des relations entre humains, un ou plusieurs des « acteurs » dans
la relation va initier le mouvement de transformation afin de se libérer de
toute dépendance, abus de pouvoir ou liberté entravée qu’il ressent. Quand un
être aspire à la libération, à pouvoir laisser s’exprimer toute son essence
ainsi que tous les aspects de sa personnalité, il se choisit et va tenter de reprendre
tout le pouvoir sur sa vie pour y arriver. Au début, on cherche à l’extérieur
de soi en s’activant à reprendre les pouvoirs qu’on croit avoir laissés aux
autres. Puis, après avoir mené toutes ces guerres de pouvoir, dans l’espoir de
le reconquérir … le flash survient, la désarmante prise de conscience :
aucun pouvoir n’était à l’extérieur, personne n’en détenait sur nous! On
réalise que l’on a toujours été le seul maître à bord, le seul réalisateur du
film de sa vie … un ingénieux créateur humain branché à une source
d’inspiration terrestre et limitée. Ensuite, dans un état de réelle humilité et
un court instant de conscience universelle, notre réalisateur « réalise » que
l’on peut laisser passer en soi une encore plus puissante énergie de création …
celle de la Source éternelle, l’énergie du Divin … qui est en nous, comme nous
sommes en Lui (quand l’amour de soi devient l’Amour du Soi).
Détachement plutôt que rejet …
Il m’apparaît que la façon la plus douce de traverser ces états de
transformation (pour être dans l’œil du cyclone plutôt qu’être emporté dans la
tourmente) est de les aborder
différemment, avec amour et bienveillance. Au lieu de voir de la
déconstruction, de l’anéantissement, de l’agression ou de la dualité … on peut
y percevoir l’éveil, le dévoilement de quelque « chose » de nouveau,
de la lumière là où il n’y avait que de l’ombre. À l’échelle de notre
« petite » personne, cela veut dire de ne pas s’attaquer à ce que nous
n’aimons pas de nous, de ne pas détruire ou rejeter les parties de notre
personnalité que nous n’aimons pas. L’égo (notre personnalité) n’a pas à être
anéanti, détruit, rejeté ou nié. Mieux
vaut en accueillir tous les aspects de cet égo qui est mis en lumière autant
par nous que par les êtres que nous côtoyons, quand nous choisissons de devenir
conscients de ce personnage que nous avons créé (ou même hérité dans l’histoire
de notre clan familial) pour survivre à des situations précises survenues dans
le passé. Ainsi, l’égo va subsister, être accueilli avec amour et survivre en
nous … et c’est tant mieux, pour le temps où nous allons encore vivre en
incarnation sur cette planète en tout cas … la personnalité, tout comme le
corps d’ailleurs, a ses raisons d’être. Nous avons besoin de notre personnalité
mais nous ne pouvons plus lui laisser le pouvoir de diriger notre vie. La joie,
la paix intérieure et la félicité, pour ne nommer que ces quelques états d’«
âme », ne peuvent monter et s’installer en nous que lorsque c’est l’âme qui accueille
l’inspiration et dicte la direction, les paroles, les gestes et les intentions
menant à l’action. Il s’agit là de la plus belle expression du grand mouvement
naturel de la création : accueillir l’inspiration, procéder à
l’incarnation (transformation de l’énergie à l’intérieur d’un être humain) et
laisser sortir par l’expiration … ce qui sera une création humaine et divine
tout à la fois … un enfant, une œuvre artistique, une idée géniale ou un moment
de grâce!
Si nous accueillons en nous tout ce que nous n’avons jamais voulu
voir : l’enfant intérieur avec ses crises, ses peurs, ses insécurités, l’adulte
avec sa personnalité contrôlante, lâche, soumise ou dominante, responsable ou
indisciplinée, etc. … Tout comme nous pouvons accueillir tout autre aspect que
nous avons peut-être aussi rejeté ou mis en veilleuse : l’enfant excité,
joyeux, créatif, plein de vie, expressif, ne désirant que s’amuser, ainsi que
le bébé qui avait faim et besoin d’être nourri, d’être aimé, désiré, caressé et
accueilli comme il était, ou cet adulte qui se cherche et ne se reconnaît plus
… l’accueillir avec ses talents, sa créativité, ses désirs, ses plaisirs, ses
envies et ses rêves… en fait tout, tout, tout ce qui fait notre unicité, notre
singularité dans ce monde. Ce qui fait que nous sommes un pétale unique dans
une fleur magnifique en pleine éclosion ou une étoile unique dans un ciel commun.
Ainsi, nous n’allons pas nous rejeter nous-mêmes (pas même une
minuscule partie de nous), ni rejeter personne à l’extérieur (on n’arrache pas
le pétale qui nous « dérange » car il fait partie intégrante de la fleur).
Nous pouvons tout accueillir … nos besoins et les besoins de l’autre, nos
forces et nos limites et celles de l’autre, nos qualités et nos faiblesses et
celles de l’autre, etc. … sans essayer de changer tout cela, ni tenter de faire
quoi que ce soit. La magie de l’acceptation intérieure, l’alchimie que produit
l’amour bienveillant c’est de transformer, sans effort de volonté ou de travail
mental, tous ces sentiments et sensations de mal-être en superficie en
bien-être encore plus profond, tous ces aveuglements et sentiments
d’emprisonnement en liberté et en lumière.
Ces aspects de nous qui prenaient toute la place, ne prendront que leur
juste place, ni trop petite, ni trop grande. Ces émotions qui nous envahissent
et nous dirigent ne feront que se présenter, être accueillies et s’exprimer
sans prendre tout le contrôle de nous et nous faire ré-agir… car l’Amour sera
au poste de commande et notre volonté sera plutôt occupée à en suivre les
« directives » et notre agir sera en résonance avec ce ressenti bienveillant.
Ainsi, quand nous accueillons avec douceur à l’intérieur, plutôt que de
rejeter avec force vers l’extérieur … tout peut nous pénétrer et être
transformé en nous, par l’alchimie de l’énergie Amour … ensuite, nous pouvons
nous en détacher. En laissant tout simplement ressortir de nous ce qui a été
transformé. Cette peur qui est devenue élan de liberté, cette insécurité devenue
élan de confiance en l’avenir, cette recherche d’orgasme qui est devenue état
d’extase, etc. Se détacher ne veut pas
dire rejeter et ne plus en vouloir. Se détacher de l’argent, de la relation amoureuse,
des plaisirs quels qu’ils soient veut simplement dire « ne plus s’en
préoccuper ». Être détaché c’est ne pas craindre le manque, ne pas croire
que j’ai besoin pour survivre et que je dois m’occuper de combler ce besoin …
être détaché c’est s’abandonner avec
confiance, c’est savoir et sentir intérieurement que j’ai déjà et j’aurai
toujours ce dont j’ai besoin, que je n’ai nul besoin d’aller chercher à
l’extérieur, chez l’autre, de demander des garanties ou de faire des réserves
au cas… car j’ai trouvé et dévoilé le trésor, il est en moi, abondant et infini
et je peux le laisser voir, l’ « exploiter » sans craindre de le perdre.
Je n’ai pas besoin de rechercher ou d’accumuler des « avoirs » (avoir un
amour, un enfant, un travail, etc.), juste à Être (amoureuse, mère, père,
artiste créateur, etc.) … être humain plutôt qu’avoir une vie!
C’est la grâce que je nous souhaite en ces temps où les apparences ne
sont qu’insécurités, dangers, menaces, malaises, pertes ou douleurs … c’est de
percevoir la réalité derrière le voile, la Vérité derrière ces illusions. Alors,
nous serons guéris par la Lumière qui jaillit quand on ne croit plus à l’ombre,
portés par l’abondance que nous touchons quand nous ne craignons plus le
manque. Quand nous acceptons de ne plus avoir besoin des autres car nous sommes
guidés par le « maître intérieur » que nous découvrons en nous et qui se
tient là, droit debout, prêt à se mettre au service de la volonté divine, le
cœur ouvert et les mains tendues… une qui donne pendant que l’autre reçoit!
Om!
Jyotananda
P.S.:
quand on quitte le nid ou que l'on franchit la porte pour aller ailleurs... si
l'on se détache avec cœur et confiance, on peut laisser la porte ouverte
derrière soi afin que les autres soient tout aussi libres d'aller et venir. En claquant la porte
et la refermant, on ne fait que transformer le lien en barrière, avec violence!
Bonjour à vous,
RépondreEffacerJ'aimerais une explication pour nos enfants car le détachement est un peu plus complexe je crois.
Bien à vous.
Merveilleux de lucidité ...L'amour transpire a travers tes mots.... Gratitude pour cette sagesse universelle que je ressens en moi et dont je fais l'Apprentis-presque-Sage.....
RépondreEffacerLumiére en nos cœurs Unis dans la fleur de la Vie....
Merci LÔ de ce gracieux témoignage. Qu'il est bon de partager cette Lumière ainsi que la magie que l'on découvre possible en soi quand il y a l'amour!
EffacerMerci de ce voyage amoureux!
RépondreEffacerBienvenue! Les voyages forment aussi la sagesse, peut-être...
EffacerBonsoir!
RépondreEffacerMerci pour cette Grande Sagesse!
A Reproduire!
Bien heureuse que vous ayez apprécié!
EffacerAbsolument limpide et lumineux, comme tout ce que tu écris. MERCI <3
RépondreEffacerNathalie... beaucoup de joie pour moi quand la plume qui éclaire mon chemin rayonne suffisamment pour éclairer le chemin des autres. Merci de prendre le temps de commenter.
EffacerMille merci d'éclairer le chemin. On ressent une douce mais solide lumière en lisant ces mots. J'adore.
RépondreEffacerDouceur ressentie aussi à la lecture de votre commentaire ... merci !
Effacer